Sport et loisirs : le casse-tête des systèmes de classement

Sport et loisirs : le casse-tête des systèmes de classement

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Depuis des millénaires, on associe la pratique de certains loisirs mais surtout du sport à la compétition. Qu’il s’agisse des Jeux Olympiques antiques entre les cités grecques ou lors d’une partie d’échecs par correspondance au début du 19ème siècle.

Ce qui a permis de mieux appréhender cet aspect compétitif et surtout de le développer a été tout d’abord la mise en place de règles déterminant gagnants et perdants. On pense par exemple au fait qu’une équipe de football doit marquer un but de plus que son adversaire pour l’emporter. Autre exemple cette fois-ci dans le monde du poker : on utilise un classement hiérarchique des combinaisons pour déterminer qui va remporter une manche.

Et ces dernières années, il y a une vraie tendance à modifier voire ajouter de nombreuses règles liées à la compétition. Les raisons derrière cet état de fait sont nombreuses : volonté de rendre certaines disciplines plus attrayantes, de sécuriser les participants ou tout simplement d’améliorer la praticité. On pense aux sports mécaniques et notamment à la MotoGP qui a su changer sa réglementation en 2019 pour répondre à certaines problématiques.

Mais le nerf de la guerre quand on s’intéresse à la compétition concerne tout simplement la façon dont on détermine un vainqueur. Si c’est assez simple lorsque cette dernière se déroule et se termine sans interruption temporelle (comme une course de Formule 1), c’est beaucoup plus compliqué lorsqu’il existe plusieurs épreuves ou matchs entre une multitude d’adversaires. C’est là qu’entre en jeu ce qu’on appelle communément un classement, et il existe différents systèmes qui possèdent tous certaines qualités et défauts.

Le classement Elo, au plus proche de la vérité

Les échecs utilisent le système Elo pour déterminer le classement d’un pratiquant.
Les échecs utilisent le système Elo pour déterminer le classement d’un pratiquant.

On commence avec le système d’évaluation le plus connu lorsqu’on s’intéresse aux jeux comme les échecs ou le go. Le classement Elo, baptisé du nom d’Arpad Elo un physicien de l’université de Chicago, se base sur un nombre de points donnés à un joueur selon ses résultats contre tous ses adversaires précédents.

Le modèle mathématique pour calculer les points glanés est compliqué et se base sur les probabilités d’une performance supérieure, identique ou inférieure à son niveau estimé. Ainsi un pratiquant d’échecs moyen qui battrait un très bon joueur va gagner beaucoup de points. Tandis que s’il perdait contre le même adversaire, il n’en perdrait que très peu, ces deux différents résultats étant logiquement attendus.

Le classement Elo a l’avantage d’établir un classement très proche de la réalité par son approche mathématique. Le numéro 1 mondial d’une discipline utilisant le classement Elo est donc tout le temps légitime. L’autre avantage est la facilité déconcertante pour classer tous les pratiquants, du débutant au gotha mondial. Ainsi, il est assez simple d’attribuer des échelles de niveau selon la quantité de points.

Pour le moment, le classement Elo ne dépasse pas vraiment le microcosme des échecs et a du mal à trouver sa place dans les compétitions sportives. Et depuis peu, quelques chercheurs commencent à remettre en doute ce classement en proposant une nouvelle technique favorisant la comparaison entre époques.

Les classements par points, pour favoriser l’émotion

La majorité des disciplines sportives n’adoptent pas le très sérieux classement elo mais une diversité de classement basée sur les points lors de compétitions qui s’étalent sur une saison. L’exemple le plus connu est bien évidemment celui du football avec les championnats nationaux comme la Ligue 1 où une victoire vaut 3 points, un match 1 et une défaite 0.
À la fin des 38 journées du championnat de France, c’est l’équipe qui possède le plus de points qui sera ainsi déclarée championne.

Ce type de système qui paraît équitable est surtout mis en place pour favoriser l’émotion de l’audience grâce à la création d’une sorte de feuilleton sportif. Les fans d’une équipe se disent qu’ils ne sont qu’à une victoire de grimper à la première place par exemple. Même chose en Formule 1 où la course aux points devient souvent aussi importante que de remporter un Grand Prix.

Cependant, certaines disciplines souffrent de ce genre de classement par points et en premier lieu le tennis. Chaque tournoi rapporte un nombre de points selon son importance ce qui permet de dégager une hiérarchie mondiale. Mais quand on voit que Daniil Medvedev est premier mondial cet été alors que le tennis est dominé de la tête et des épaules par deux joueurs (Djokovic et Nadal), on peut se poser la question de la légitimité de ce classement.
Dans le cas de la balle jaune, certains tournois ont une importance bien au-dessus du classement, et les meilleurs favorisent ainsi des périodes de repos plutôt que de faire la course aux points.