A t’on le droit d’espionner un téléphone portable à distance?

A t’on le droit d’espionner un téléphone portable à distance?

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Les développeurs d’applications mobiles proposent de nombreux outils pour surveiller toutes les activités des smartphones. Cependant, toutes ces applications ne sont pas forcément légales en France. Avez-vous le droit d’espionner un téléphone portable à distance, même s’il appartient à votre enfant ? Comment ces applications fonctionnent-elles et quelles informations peuvent-elles apporter ? Voyons tout cela ensemble.

Espionner un téléphone portable à distance : mise en garde

Comme la plupart des parents, vous vous posez de nombreuses questions sur les activités de votre enfant. À force d’avoir des doutes sur ce qu’il fait de son temps libre et de son utilisation d’internet, vous finissez par vous posez cette question : comment surveiller le portable de mon fils ? Avant d’y répondre, nous sommes dans l’obligation de vous mettre en garde.

L’utilisation d’un logiciel d’espionnage permettant d’accéder à l’ensemble des conversations et des informations personnelles contenues sur un téléphone portable est définie comme un acte d’atteinte à vie privée. En effet, le Code pénal français interdit de manière stricte, la sauvegarde des communications écrites et orales et des données privées provenant d’un téléphone portable qui n’est pas le vôtre. La notion de propriété est ici définie par l’utilisateur, et non pas par la personne ayant acheté ou obtenu l’appareil. Cette règle s’applique peu importe l’âge de l’utilisateur, même si c’est votre propre enfant.

Techniquement, vous devez obtenir une autorisation écrite de la part de l’utilisateur avant de pouvoir accéder aux données de son téléphone portable. Dans le cadre de l’utilisation d’un logiciel espion, la loi autorise son utilisation uniquement dans certaines situations, comme l’accès aux contacts dans le répertoire ou la localisation GPS en cas de perte ou de vol de téléphone portable.

Surveiller un téléphone portable : les possibilités

Maintenant que vous connaissez les risques d’un tel acte, libre à vous de le réaliser. Ainsi, pour répondre à votre question, il suffit simplement d’installer une application de surveillance sur le téléphone de votre fils pour pouvoir surveiller à distance :

  • Ses activités sur les réseaux sociaux. WhatsApp, Messenger, Instagram, Snapchat, Facebook, et parfois même Tinder, les applications permettent de récupérer les conversations écrites privées. En ce qui concerne les médias, cela peut être plus compliqué.
  • Son historique de navigation, sur Chrome, Safari, Mozilla, même lorsqu’il est supprimé.
  • Ses fichiers multimédias stockés sur son téléphone, dont les photos et vidéos téléchargées depuis les réseaux sociaux.
  • Ses contacts, ses appels et ses messages. Les applications accèdent également aux activités cellulaires et permettent de récupérer l’historique d’appels ainsi que les conversations par sms. Certains logiciels.
  • Sa géolocalisation. Selon l’application, vous pourrez visualiser la position du téléphone portable en temps réel et son historique.

Bien sûr, vous devez obtenir un accès physique au téléphone portable pour installer l’application. Une fois qu’elle est installée et configurée, les données seront automatiquement collectées et transférées sur le serveur de l’éditeur de l’application. Vous pouvez y accéder via un tableau de bord en vous connectant sur l’interface de l’application, via n’importe quel type d’appareil.

Dans l’idéal, il est préférable que vous demandiez à votre enfant l’autorisation d’installer un tel logiciel sur son téléphone portable. Il est naturel que vous ayez des inquiétudes concernant ses activités en ligne. Les risques sont nombreux, c’est indéniable. Mais peut-être, qu’au lieu de le surveiller, vous pourriez prendre le temps de discuter ensemble de ces risques.

Dans tous les cas, il est primordial de sensibiliser les enfants et les adolescents à la présence de prédateurs en ligne, à la cyberintimidation liée à la viralité des contenus sur le web et sur les réseaux sociaux, au phishing, au chantage en ligne, etc.