LibertyLand : le site de téléchargement illégal (TV, films, séries, …) qui a fait couler beaucoup d’encre

LibertyLand : le site de téléchargement illégal (TV, films, séries, …) qui a fait couler beaucoup d’encre

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En quelques années, le téléchargement illégal a pris une importance considérable dans notre quotidien. Les internautes sont des millions à utiliser ce genre de dispositif afin d’obtenir gratuitement des films, des séries, de la musique, des jeux et bien d’autres encore. Face à cela, on peut avoir tendance à oublier qu’il s’agit d’une pratique des plus illégales. Le premier problème majeur reste le non-respect des droits d’auteur qui ne permet pas aux artistes de tirer profit de la diffusion de leurs œuvres. Cependant, malgré cela, de nombreux sites se sont positionnés comme incontournables dans le monde du piratage et du téléchargement illégal. Parmi les plus célèbres, on retrouve LibertyLand (ndlr : anciennement libertyLand.tv et désormais www.libertyland.al) qui s’est retrouvé au cœur d’un véritable scandale et qui a fait beaucoup parler de lui.

LibertyLand : retour sur ce géant du téléchargement illégal

Suite à sa parution, LibertyLand est rapidement devenu l’un des sites les plus visités au monde avec Zone Telechargement, prenant notamment le pas sur l’un des leaders : Amazon. Créée en 2009, la plateforme proposait aux internautes de téléchargement gratuitement, et illégalement, de nombreux contenus.

Voici les principes rubriques :

  • Libertyland TV (VO et VF)
  • Libertyland Film (VO et VF)
  • Libertyland musique
  • Libertyland séries (VO et VF)
  • Libertyland livres

Il s’agissait là d’une véritable aubaine pour les pirates qui ne voulaient pas s’embarrasser avec des questions de droits d’auteur. Malgré la législation en vigueur et les scandales ayant touché d’autres plateformes de ce genre, les créateurs de LibertyLand n’ont pas hésité à faire fi des lois et à continuer leurs activités illicites. Les chiffres que la plateforme mettait en avant étaient tout simplement colossaux et on pouvait y retrouver plus de 800 000 inscrits ayant l’opportunité de profiter de plus de 100 000 films et séries, et ce de façon totalement gratuite.

Pour pouvoir proposer ces services, LibertyLand ne mettait pas en ligne les contenus directement sur son site, mais se positionnait plutôt comme une plateforme de référencement de tous les liens de piratage qu’il était possible de retrouver sur le web. Bien évidemment, cette proposition s’avérait être particulièrement rentable à ses fondateurs puisqu’ils pouvaient profiter de la rémunération due aux nombreuses publicités présentes sur le site internet.
D’après les estimations, ces dernières ont pu permettre de dégager près de 300 000 € sur une période de trois ans.

LibertyLand : des plaintes déposées dès l’année 2011

Les ennuis de LibertyLand commencent quelques années après sa création. Face à son succès toujours plus grandissant, la plateforme s’est faite remarquer par des organismes luttant pour la protection des droits d’auteur, comme par exemple la SACEM ou bien encore l’ALPA.
Ces derniers ont déposé de nombreuses plaintes pour faire face aux activités illégales du site. Face à cela, LibertyLand a dû fermer ses portes pour la première fois au courant du mois de mai 2011.

Un changement de nom de domaine

Certains auraient pu penser que la fermeture du site découragerait les créateurs, mais la réalité est bien différente.
Loin de s’être laissé abattre par cette décision de justice, LibertyLand a connu un grand retour, au plus grand bonheur de ses adeptes.
Pour ce faire, les créateurs ont simplement choisi un nouveau nom de domaine et se sont présentés comme LibertyLand.tv.

2018 : l’année du procès et de la condamnation pour Liberty Land

Même si les fondateurs du site sont tenaces, la justice l’est tout autant. Après la réouverture d’une nouvelle plateforme, ne respectant toujours pas la notion de droit d’auteur et donc proposant des « contrefaçons », de nouvelles plaintes furent déposées.
Il fallut quelques années pour que cela aboutisse, mais LibertyLand ferma ses portes une nouvelle fois au début de l’année 2018. La cause mise en avant par la justice est le téléchargement illégal de fichiers, peu importe le domaine, qui est considéré comme du piratage et qui est formellement interdit par la loi. Avec ces condamnations, la justice tend à protéger les droits d’auteur, que l’on appelle également propriété intellectuelle, propriété littéraire ou bien propriété artistique.
Concrètement, toutes personnes ayant conçu une œuvre, peu importe sa nature, exerce un droit dessus. Les artistes doivent être en mesure d’autoriser, ou bien de refuser, sa diffusion et sa reproduction. Même si le sens de l’éthique est indispensable, les préoccupations seront également financières. En effet, avec le téléchargement illégal, les artistes ne peuvent percevoir aucune rémunération sur leur travail.

En fonction des pays, la législation et les peines encourues peuvent changer, particulièrement aux Etats-Unis. Par exemple, en France, mettre en circulation une contrefaçon peut être sanctionné d’une amende allant jusqu’à 300 000€ et d’une peine de 3 ans d’emprisonnement.
Dans le cas de LibertyLand, cinq Français ont été arrêtés et ont dû faire face à la justice. Deux administrateurs du site ont été mis en cause, l’un des fondateurs, un codeur ainsi qu’un uploader. À la suite de ces arrestations, les forces de l’ordre ont mis la main sur plusieurs milliers de contrefaçons.
D’un point de vue financier, plus de 200 000 euros furent également saisis. Cette somme avait été déposée sur un compte illégal derrière les traits d’une société offshore basée au sein des îles vierges britanniques.

Lors de leurs procès, les accusés ont mis en avant différents arguments pour justifier leurs actes : « thug » s’exclameraient les jeunes!. Ils ont notamment argumenté que ce qu’ils faisaient était simplement de l’aggrégation, au même titre qu’un moteur de recherches, et qu’ils donnaient l’opportunité à des personnes n’ayant pas les moyens d’accéder à tout type de contenus.
Lors du procès qui s’est tenu le 30 janvier 2018, dans la ville de Rennes, les quatre créateurs du site ont dû faire face au chef d’accusation de « contrefaçon en bande organisée et reproduction ou diffusion non autorisée ». Pour tenter de s’en sortir, les avocats de la défense ont fait valoir un vide juridique dans la loi.

Dans les faits, les créateurs de LibertyLand ne proposaient pas directement des œuvres contrefaites, mais ils faisaient office de référencement pour des plateformes tiers qui hébergeait les contenus. Cependant, les liens étant faits vers quelque chose de purement illégal, l’argument ne fut pas retenu. Au courant du mois de mars 2018, les accusés furent reconnus coupables. Les peines imposées ne furent pas les mêmes selon les accusés. Les amendes varient entre 1 500€ et 3 000€ et les peines d’emprisonnement entre 2 mois avec sursis et de 3 mois ferme. La justice a notamment pris en compte l’implication de chacun des protagonistes pour définir les différentes peines.

Après la prise de décision de la justice, et la nouvelle fermeture du site, on aurait pu penser que LibertyLand ne restera plus qu’un mauvais souvenir. Toutefois, c’était sans compter l’acharnement des pirates du web. En effet, peu de temps après le procès, un nouveau site a vu le jour : liberty VF . D’après les informations qui ont été communiquées, ce dernier n’aurait rien à voir avec les premiers créateurs, mais résulterait de la volonté d’une nouvelle équipe de faire vivre cette plateforme de téléchargement illégal.